Après une précédente version non étanche pourvue d’un sac étanche à l’intérieur, Enduristan a décidé de rentre étanche la troisième version de ses Monsoon pour se passer du sac intérieur. Leur contenance de deux fois 30 litres est idéale pour partir en solo et limiter le poids de vos bagages.
Pendant les préparatifs, j’ai commis deux grosses erreurs qui vont me causer bien des tracas par la suite :
Lorsque je les monte pour la première fois sur ma moto en Mongolie, je me dis que je suis bien stupide d’avoir démonté les porte-valises avant d’envoyer ma moto. Si la sacoche côté gauche est assez bien maintenue par l’échappement, celle de droite fait plier le cache plastique et penche avec un angle presque aussi prononcé que le Titanic juste avant qu’il ne se rompe en deux. Ça n’annonçait rien de bon ! Après avoir essayé plusieurs configurations, je quitte Ulan Bator sans avoir pu régler le problème, me disant que comme les premiers 1'000 kilomètres sont une route goudronnée, je ne risque pas grand-chose... Grave erreur ! Après une journée de route, je constate avec horreur et désolation, que ma belle sacoche flambante neuve a déjà un gros trou de plusieurs centimètres dans le coin inférieur causé par le frottement de la roue lorsque la suspension est comprimée.
Je construis alors un porte-bagage de fortune avec quelques bouts de bois, une scie et des vis qui traînaient dans la cour d’un hôtel. A présent, tout semble bien stable. La sacoche droite ne balance plus, elle est bien maintenue en place. Les prochains 1'000 kilomètres se passent sans encombre.
Une fois les 2'000 kilomètres de l’extrême route Western BAM terminés, mes sacoches sont quasiment bonnes à être jetées. Les sangles se sont décousues les unes après les autres, augmentant à chaque fois les contraintes sur les sangles restantes. J’ai fait des réparations comme je pouvais avec des brides plastiques et des sangles que je trimbalais en réserve.
Finalement sur la route des os qui mène à Magadan, c’est la gauche qui commence aussi à prendre l’eau. Une cata... ! Je me retrouve à jeter une partie de mon matériel et à ne garder plus que l’indispensable dans mon sac arrière Tornado. Il est clair que l’usure de celui-ci s’est également accélérée à cause du surpoids occasionné par le matériel ajouté.
Les sacoches Monsoon 3 n’ont pas du tout supporté les conditions extrêmes auxquelles elles ont été soumises. Et, dans le cadre de mon voyage, j’ai eu bien des ennuis à cause de ça. On ne peut toutefois pas directement accuser les Monsoon 3 d’être un mauvais produit. La plus grosse erreur étant de ne pas les tester avant mon départ et surtout de partir sans porte-valises. On est toujours plus malin après...
Si les gars d’Enduristan ont eux-mêmes testé leur matos lors d’un périple de quatre mois les conduisant sur la route du Pamir au Tadjikistan, ils l’ont fait sur des KTM 950 Adventure sans porte-valise. L’avantage étant que, comme celle-ci possède deux échappements, les sacoches sont bien maintenues. Enfin, la grosse différence est le type de route. Les quelques milliers de kilomètres de route de la fameuse Pamir Highway au Tadjkistan est de la piste assez bonne. Seul un excellent pilote serait capable de faire la BAM avec une moto aussi lourde qu’une 950 tellement la route est mauvaise.
Les Monsoon 3 ne doivent pas être utilisées sans porte-valises sur la KTM 640, essentiellement parce que la sacoche droite bascule et touche la roue, mais aussi car les contraintes sur les sangles sont trop élevées pour du tout-terrain et elles lâchent. Avec des porte-valises, chaque sacoche est indépendamment attachée à son support, réduisant de moitié les contraintes sur les coutures par rapport à la configuration où elles sont attachées l’une à l’autre. En effet, lorsque les deux sacoches sont attachées ensemble, le poids s’additionne et ainsi les contraintes sur les coutures et les sangles sont doublées.
Par rapport à la concurrence, mes compagnons de voyage, tous deux équipés de porte-valises, bénéficiaient, pour l’un, de sacoches Magadan de Adventure Specs et, pour l’autre, de sacoches Overland Pack de Kriega. Aucun problème à signaler de leur côté ! Contrairement aux sacoches d’Enduristan, les deux autres ne sont pas étanches et possèdent un second sac étanche à l’intérieur. En pratique, c’est un gros avantage lorsqu’on arrive dans un hôtel couvert de boue ou de poussière. On sort les sacoches intérieures et elles sont propres. On évite ainsi de se faire détester dès la première seconde. Ceci est à mon avis le principal défaut des sacoches Enduristan. Je ne repartirai pas sans les équiper d’un sac intérieur.
Si les Magadan ne m’ont pas vraiment convaincu à cause de leurs dimensions trop grandes et du système pas parfait pour les attacher aux porte-valises. Elles coûtent presque le double des Monsoon 3 (CHF 560.-). Les quatre petites sacoches de Kriega Overland Pack semblent être au delà de toutes critiques, avec leur plaque de fixation très bien pensée, mais il faut être prêt à débourser CHF 769.- !
Les plus et les moins :
+ étanches
+ légères
+ prix abordable (CHF 360.-)
+ dimensions idéales pour voyager en solo
- inadaptées pour être utilisées en conditions difficiles sans porte-valises
- pas de sacoche interne
- sangles pas assez résistantes pour le tout-terrain