Essai publié le 03 novembre 2014

Essai extrême - Veste iXS Montevideo et pantalon iXS Caracas

Texte de David Zimmermann

A une époque où les constructeurs et équipementiers se plaisent à utiliser à outrance des images d’aventures lointaines pour vendre des motos trop lourdes et de l’équipement inadapté pour des aventures hors des sentiers battus, la marque suisse iXS confiante de la qualité de ses produits m’a mis à disposition le haut de gamme de son équipement afin que je puisse le tester dans le plus extrême de mes périples à ce jour.

Notez bien que ce que vous allez lire ci-dessous est bien loin de l’utilisation normale d’un motard "standard" et donc la durée de vie de l’équipement est également différente. Je ne vais pas non plus m’encombrer de tous les détails techniques de mon équipement, vous pouvez vous-même les trouver sur le site officiel d’iXS. Ce qui nous intéresse ici c’est l’efficacité du matos sur le terrain.

Les conditions de test

Les 6’500km de mon périple mongo-russe, me conduisent d'Ulan Bator, capitale de la Mongolie à Irkutsk en Russie. On longe le Lac Baïkal jusqu’à Severobaïkalsk. A partir de là, c’est 2000km de pur enduro, dans des conditions extrêmes sur la Western BAM, la voie de service qui a permis de construire la ligne de train. Pluies diluviennes, boue, nombreuses traversées de rivières, ponts détruits, traversées de rivière en camion ou sur des ponts ferroviaires, crevaisons, etc...

Lorsqu’on arrive à Tyna, les motos et le matos ont déjà beaucoup soufferts. S’en suivent 1'000km dans la poussière des camions jusqu’à Yakutsk, et enfin la célèbre "Route des Os" jusqu’à Magadan. Cette piste de 2’000km dans la taïga, où près de 200'000 prisonniers des goulags ont littéralement laissé leurs os dans les fondements, est praticable à moto de juillet à septembre. De pistes poussiéreuses par beau temps, elle peut se transformer en cauchemar de boue après quelques journées de pluie.

Les conditions météorologiques pendant ces quatre semaines ont été très variées, passant de 35°C à 8°C, de soleil de plomb à des journées entières sans une pluie diluvienne... Mis à part la neige, on a tout eu. Et surtout du mauvais temps !

Alors, est-ce que mon équipement iXS a été à la hauteur ? Lisez la suite pour tout savoir.

La veste iXS Montevideo :

La veste Montevideo est le haut de gamme touring d'iXS. Elle est disponible en quatre couleurs et huit tailles pour CHF 589.-. Si la grise est magnifique sur le prospectus, je choisis la toute noire en connaissance de cause. La poussière des routes russes, les gaz d’échappement, la boue et l’huile auront tôt fait de la rendre dégueulasse, j’en ai fait l’expérience en 2011. Noir, c’est bien, on ne voit pas quand c’est sale !

Le design de la veste est bien réussi et elle est équipée de deux doublures intérieures ainsi que d’une protection dorsale, des protections pour les coudes et épaules. La qualité de finition est excellente et la veste regorge de petits détails comme des fermetures à crémaillère même au niveau des manches pour maintenir la doublure étanche.

C’est la veste la mieux ventilée qu’il m’ait été donné d’essayer jusqu’à présent. Elle a des ventilations sur les bras et sur le torse. Deux fermetures à crémaillère qu’on tire vers le bas mais aussi un système qui permet de rouler les poches au niveau de la poitrine pour laisser passer encore plus d’air.

L’idée est bien, mais la mise en œuvre est laborieuse pour rouler le tissu et refermer la minuscule fermeture éclaire. Simplement ouvrir les deux fermetures éclaires verticales était suffisant pour moi. Par contre, c’est dommage qu’iXS n’ait pas fait des languettes de fermetures éclaires plus grandes afin qu’on puisse les ouvrir et fermer en roulant avec les gants (il suffira d'ajouter des petits cordelets). La météo change rapidement, et lors d’une petite averse passagère, il est toujours mieux de tout fermer même si la veste n’est pas résistante à l’eau sans sa doublure étanche. J’en ai fait l’expérience à plusieurs reprises.

Toutes les ventilations ouvertes du côté gauche, et fermées du côté droit :

A l’arrière de la veste, également une grande aération qu’on peut ouvrir au moyen d’une fermeture à crémaillère et dérouler tout le pan arrière de la veste. Comme la météo était surtout pluvieuse, j’en ai pas beaucoup profité. En option, on peut également acheter une poche qui se fixe dans le dos pour y mettre votre CamelBak.

Bonne initiative, dommage seulement qu’iXS n’ait pas pensé à faire passer le tuyau dans la veste pour le faire ressortir devant, comme le fait Scott par exemple. Pour ma part, j’avais mon pack d’hydratation dans mon sac à dos. Dans le bas du dos, il y a encore une grande poche pratique que j’ai utilisé pour ranger la doublure étanche.

Une fois toutes les aérations ouvertes, vous pouvez rouler confortablement par des températures supérieures à 30°C. Je me suis rapidement retrouvé à devoir fermer des ventilations en cours de route, parce que la météo n’était pas si exceptionnelle en Russie cet été. En fait, dès qu’il fait froid, on se rend vraiment compte de l’efficacité des différentes ventilations.

Le concept d’étanchéité d’iXS est le même que la plupart des autres marques (BMW y compris), à savoir une veste non étanche avec une doublure intérieure assurant l’étanchéité.

Ce système m’inspire méfiance depuis un précédent voyage de six mois avec une veste Rev’it qui fonctionne sur le même principe... Après une heure de conduite sous la pluie, l’eau s’infiltrait à travers les coutures. En plus, une fois que la veste est détrempée, elle devient lourde et prend des plombes à sécher.
Depuis, par principe, je prends toujours avec moi une veste de pluie que je porte par-dessus la veste de moto.

Durant ce périple, j’ai eu plusieurs journée de douze heures sous une pluie non stop, et là, pas question que je prenne le risque de savoir si la veste va être étanche ou non pour vos beaux yeux, surtout qu’en général je ne savais jamais si j’aurai un toit pour dormir.

Le principe de la membrane étanche intérieure est bien sympa pour ceux qui rentrent à la maison le soir et qui peuvent sécher leur veste... Mais quand tu te retrouves à des centaines de kilomètres de la civilisation et que tu ne sais ni quand la pluie va s’arrêter ni quand tu dormiras à nouveau dans un endroit chaud, tu ne peux pas te permettre d’avoir une veste détrempée.

Par conscience professionnelle, j’ai tout de même testé l’étanchéité de la veste vers la fin du voyage. Sans doublure, il est clair qu’elle n’est absolument pas étanche. En quelques minutes, on est trempé. Je l’ai expérimenté à plusieurs reprises lors d’orages passagers. Comme les orages arrivent très vite, il faut avoir la doublure à portée de main et s’arrêter immédiatement pour la mettre. iXS a presque trop bien fait la chose et mettre la doublure nécessite un peu de temps, parce qu’il y a deux fermetures à crémaillère qui la tienne à l’intérieur, des boutons et, chose plus étonnante, deux fermetures au bout des bras.

Les deux poches extérieures avant qui ne sont pas étanches d’après les données de iXS sont toutefois relativement résistantes à l’eau. J’ai roulé à plusieurs reprises pendant quelques heures sous la pluie sans que mes affaires soient mouillées. Je dois aussi dire que lors de mes divers tests, la membrane étanche à bien fait son boulot, j’étais sec dessous. Par contre, défaut de ce système, la veste devient très lourde une fois détrempée, et pour la sécher, il faut espérer du beau temps le lendemain.

Les 2'000km de la Route des Os se trouvent très au nord à la latitude du Cap Nord, et on a régulièrement roulé à des températures inférieures à 12°C.  Par ces températures, je roulais confortablement avec la membrane étanche, la membrane thermique et des sous-vêtements thermiques.

J’ai encore utilisé la veste lors des 24 Heures du Hard Alpi Tour en Italie en septembre, et de nuit dans les montagnes du Piémont, on a eu des températures de 7-8°C. Là également, avec des sous-vêtements thermiques, ça passe. Pour des températures inférieures sur de longues distances, il va falloir penser à mettre une couche supplémentaire.

Par rapport à la concurrence

Durant ce trip, j’ai pu comparer les performances de ma veste avec celles de mes deux compères qui avaient eu une Rev’it et une Klim. La Rev’it fonctionne sur le même principe que la iXS, mais la membrane intérieure n’était pas vraiment étanche, tout comme celle que j’avais en 2011. La Klim, par contre, c’est un autre principe. La veste est étanche. Elle possède uniquement une doublure intérieure pour le froid. Et quand on dit étanche, c’est 100%, même après deux heures sous la pluie. Le revers de la médaille, c’est qu’elle coûte le double de ma Montevideo II !

Conclusion

La veste Montevideo II d'iXS est un produit de haute qualité pour un prix tout à fait correct. Par rapport à la concurrence qui fonctionne sur le même principe de doublures intérieures, elle est d’après moi le meilleur rapport qualité-prix sur le marché.  Je l’ai lavé en machine après mon périple et elle est encore comme neuve.

iXS devrait équiper les fermetures à crémaillère de languettes plus longues afin de faciliter leur manipulation avec les gants en roulant. Le sac dorsal optionnel pour la poche d’hydratation est une bonne idée, mais mal réalisé. Celle-ci devrait être intégré dans la veste. Enfin, pour moi l’idéal serait qu’elle soit étanche sans avoir besoin d’une doublure intérieure. 

A découvrir dans la seconde page, le pantalon iXS Caracas !!

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Au final...

On a aimé :
+
Excellent rapport qualité-prix
+
Coupe idéale
+
Polyvalence
+
Excellent système d'aération
On a moins aimé :
-
Languettes de fermeture trop petites pour être utilisées avec des gants
-
Système de doublure étanche peu pratique
-
Sac optionnel pour le CamelBak

Fiche technique

Modèle
Marque :
iXS
Modèle :
Caracas

Fiche technique

Modèle
Marque :
iXS
Modèle :
Montevideo

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