Notre confiance augmente au fur à et mesure des kilomètres et on s’habitude au rythme des six à huit heures de conduite journalière. Les pistes sont caillouteuses et très cassantes mais la température en ce mois d’octobre est agréable d’autant plus qu’on a un ciel un peu couvert, idéal pour ne pas se déshydrater trop vite.
On roule la plupart du temps à trois avec Manu et Brice et une complicité s’installe rapidement dans notre team de Ténéristes, chacun prenant les reines pour la navigation à tour de rôle.
Marcel, Gunter et Carlo, les belges, roulent bien et ne font quasiment jamais d’erreur de navigation. Le matin ils sont prêts avant tout le monde, et ils arrivent facilement une à deux heures avant nous au camping le soir. Quand parfois on les rattrape, c’est qu’il y a soit de grosses difficultés de navigation ou une erreur dans le Road Book et qu’ils sont en train de tourner en rond pour trouver la bonne trace. C’est tout bénéf pour nous, puisqu’on a qu’à les suivre pour se remettre sur la bonne voie, jusqu’à ce qu’ils nous sèment...
On croise également régulièrement le binôme Vincent et Stéphane suite à des erreurs de navigations ou des erreurs du Road Book. Vincent, c’est un faux calme qui envoie du lourd comme un fou furieux avec sa Kawasaki KLX 650 au guidon de laquelle il a d’ailleurs gagné la 6ème édition. Mieux vaut ne pas se trouver à moins de vingt mètres de sa roue arrière sous peine de finir lapidé. Je ne sais pas trop comment son pote Stéphane arrive à tenir le rythme au guidon de son Aprilia Tuareg 600, plus lourde et moins performante, tout en ayant l’air de rouler plutôt cool, mais il assure.
Le malchanceux de notre petit groupe de motard c’est Jean-François, qui le troisième jour se casse la clavicule au guidon de sa Honda XR400. Suite à des ennuis avec son assurance rapatriement, il va devoir rester à Fort Bou Jérif jusqu’à la fin du rallye avec une épaule en rade…
En général, on est de retour à Fort Bou Jérif vers les 17-18 heures et le souper est à partir de 21 heures. Entre temps, il nous reste encore un peu de temps pour réparer les motos à la lumière du jour, commander l’essence pour le lendemain prendre une douche bien méritée et parfois même faire trempette dans la petite piscine. La pompe à essence la plus proche étant à plus de 40 kilomètres, on profite des services de Momo, un local, qui va la chercher en bidons de 20 litres avec son pickup et nous la revend un peu plus chère.
J’avais imaginé qu’on puisse s’arrêter au passage d’une ville pour casser la croute durant la journée, mais c’était sans compter sur notre itinéraire qui ne croise qu’exceptionnellement une ville pourvue d’un restaurant voire même d’un magasin. On se partage quelques barres de céréales ou même, oh bonheur, un saucisson emporté par Brice. Aux Check Points, on est également gâté avec des biscuits et autres friandises bienvenues.
Bert, qui prépare tous les jour un repas chaud pour le team belge dès leur arrivée en milieu d’après-midi au camping est vraiment sympa, parce qu’il me met toujours une portion de côté pour quand j’arrive, une à deux heures plus tard. Ils n’ont pas fait les choses à moitié les belges. Tables, chaises, frigo, plaque de cuisson, four microondes, groupe électrogène, tentes de paddocks et je n’aborderai même pas la partie mécanique. On voit qu’ils ont de l’expérience.