Au détour d’un stand, je croise l’iconique Mama Custom et ses casques peints à la main qui ont une sacrée gueule. Au placard l’aérographe, bienvenue au coup de pinceau maîtrisé. Et se payer un casque Mama Custom, ce n’est pas juste s’offrir une superbe pièce avec un look d’enfer, c’est aussi échanger et rencontrer une sacré nana que cette "mama". Il ne suffit de guère longtemps pour la porter dans son cœur avec son franc parlé et ses anecdotes croustillantes de motarde.
"Je suis illustratrice et graphiste depuis 25 ans. Je faisais déjà des casques pour des amis à titre gracieux. Et puis je suis allée au Wheels and Waves en 2016 où j’ai vu un casque peint et mes amis m’ont mise au défi de revenir avec mes propres créations en 2017. Je me suis retrouvée sur le stand Ducat’ et c’était chose faite. Je dessine comme je respire, sinon plus, j’ai toujours eu ce style et je trouve qu’il matche bien avec cette scène moto. Ce sont les gens qui me nourrissent, ils m’amènent leur casque, et je leur demande de me raconter une histoire afin que je puisse cerner leur personnalité. J’ai toujours fait de la bande dessinée, alors je dessine sur ce mode cette petite histoire et elle finit sur le casque... Je fais des cuirs aussi, c’est à plat et c’est la même technique alors easy. J’aimerais explorer plus de domaines : réservoirs, véhicules complets et puis m’améliorer. c’est méticuleux, j’aimerais plus me lâcher, plus d’artistique et moins de maitrisé..."
Mama nous donne un petit conseil d’une "mama" qui prend soin de ses clients. La peinture qu’elle utilise est sans plomb, car en cas d’accident et d'IRM sans que l'ont puisse ôter le casque et bah avec le plomb... pas d’IRM... On en apprend tous les jours !
Au détour d’une prépa, mes oreilles sont attirées par une belle prononciation du "70". D’autres Suisses, préparateurs, à Paris ? Et bien non, c’est les p’tis gars de Mad Macks, des Belges (un peuple qui sait aussi compter normalement, vivent eux !) qui présentent deux bécanes et non des moindres, l’une d’elle s’est hissée au top 10 des préparateurs au célébrissime Bikeshed de Londres.
"Mad Maks s’est ouvert il y a trois ans du côté de Charleroi en Belgique. On est de ces jeunes préparateurs qui ont passé le pas de la mécanique moto de série à celle de la prépa qui sort des sentiers battus et qui soigne son design. On essaye de toujours être originaux, de sortir du lot, de ne pas reproduire ce que les autres font. On a présenté la eigthy-nine, sur base d’une Harley sporster 883, sur laquelle ont a placé pas mal de pièces Suzuki, châssis rigide, freinage refait, adaptation et prépa moteur, pour arriver à une moto qui pourra faire des jaloux en départ arrêté, du moins on l’espère (rires). La deuxième, la bandito, c’est une moto que l’on a produite pour le Bikeshed en mai de cette année. Elle a été classée dans le top 10, c’est sur base d’une 1200 Bandit, une GSF de 99 qui a été fort modifiée..."
Comme je l’ai déjà dit dans de précédents articles, la "jeune" scène custom que l’on qualifie trop souvent de mouvement hipster se bonifie de plus en plus. Quand l’on voit l’avis et le reportage de Laurent Cochet concernant le Wheels and Waves, on se rend compte que c’est vraiment un sang neuf qui est injecté dans le monde moto et cela lui fait traverser des frontières, encore trop perméables il n’y a pas longtemps de cela, de la bulle moto. La variété des visiteurs et des personnes présentes en témoigne. La grande tolérance envers l'autre et ses différences que l’on ne retrouve pas forcément dans toutes les cultures motardes, est une belle leçon de classe pour toutes et tous. Voilà promis j’en ai terminé avec ma moralisation, mais l’année de festivalier se termine et je ne peux, après les avoir quasi tous vécus, de vous encourager à y participer. Ok ? Rendez-vous pris, je vous croise là-bas l’année prochaine !