Commençons tout d'abord par les essais qui auront vu Rossi et Viñales ne pas s'entendre, le premier se trouvant en pleine trajectoire lorsque le second se lançait dans un tour rapide pour accrocher la pole. Ce fait avait passablement énervé Maverick même s'il avait (dû ?) calmé le jeu en conférence de presse et admettre que cela n'était pas si grave.
Toujours est-il que Maverick s'est élancé un peu tendu pour ce Grand-Prix qui aura eu la conclusion que l'on connait pour lui. Le fait de voir pour la première fois de l'année les deux Honda à la fête devant n'aura certainement pas aidé.
Mais venons-en aux faits les plus croustillants. Zarco, après sa qualification au 5ème rang, a effectué un excellent départ et se trouvait avec le groupe de tête. Lors du passage dans les enfilades, il était plus à l'aise que Rossi et il a essayé de le dépasser, engageant un léger contact entre les deux pilotes, ce qui n'a pas été du goût du Doctor apparemment. On le ressent bien dans sa déclaration : «Je ne pense pas que la sanction était juste : soit j'allais tout droit soit nous nous touchions et on tombait tout les deux. Le problème n'est pas été la décision de la Direction de la course, mais Zarco. Il est rapide, il pilote bien, mais ce n'est pas le Moto2, vous devez dépasser d'une autre manière. Il était trop en retard, il doit rester plus calme. »
Nous ne reviendrons pas sur la décision de la Direction de Course quant à la pénalité de 0.3 secondes infligée à Rossi, mais cela semblait assez juste vu le gain de temps réalisé dans la manœuvre et l'absence d'incidence sur le résultat de la course.
Johann Zarco, qui lui réalise un début de saison absolument époustouflant, reconnait le contact mais indique qu'il s'agit clairement d'un fait de course et rien de plus : "Je voulais suivre le groupe des leaders. J’ai donc insisté pour rester avec Valentino et je suis parvenu à me battre avec lui, ce qui était fantastique. Nous étions très proches à un instant, car j’étais légèrement plus rapide que lui au troisième virage. C’était peut-être un peu trop serré, mais il ne nous est jamais rien arrivé de sérieux et il a fini deuxième. Je ne veux sincèrement pas causer de problèmes à Valentino. Je sais que je peux beaucoup apprendre de lui."
Même Cal Crutchlow, qui est également un pilote sanguin, reconnaît que bien que Johann soit un pilote agressif cela reste dans la norme de la course, les pilotes étant d'abord là pour terminer devant celui qui le précède : « Zarco pilote de manière très agressive. Il très agressif en début de course. C’est bien. Je ne vois pas de problème à ça. Mais le Moto2 est différent du MotoGP. L’incident avec Rossi ? J’ai eu peur à un moment que les deux Yamaha se touchent lorsque Rossi est revenu sur la piste ».
On en vient à penser que ce n'est pas tant l'action de Zarco, qui est un banal fait de couse comme il s'en passe tant lors de chaque Grand-Prix, qui fâche le nonuple champion du monde, mais plutôt la menace que le rookie représente, surtout qu'ils courent tous les deux pour le même constructeur.
On n'oubliera pas également que Valentino voulait ressortir sa M1 de 2016 à l'issue des tests hivernaux et que son employeur l'a "forcé" à rouler sur la 2017 Maverick Viñales dominant largement les débats avec. Or, c'est justement avec cette M1 2016 que Johann vient chatouiller le Doctor…