En effet, la vignette actuelle pourrait être supprimée et remplacée par un tachygraphe, explique Jürg Röthlisberger, patron de l'Office fédéral des routes (OFROU) dans les colonnes du journal alémanique. A la manière des camions qui utilisent déjà ces enregistreurs de données et de kilomètres, dans le cadre de la redevance sur le trafic des poids lourds liée aux prestations (RPLP). Ce dispositif enregistre la distance parcourue en Suisse au moyen d'une connexion au tachygraphe. «C'est une solution possible», estime le chef de l'OFROU.
Concrètement, nous aimerions surtout remplacer la vignette par une taxe au kilomètre, souligne Jürg Röthlisberger. Car pour lui, le trafic aux heures de pointe est devenu «une denrée très rare à prix honteusement bas». Le patron de l'OFROU évoque néanmoins un prix relativement faible. Les automobilistes ne devraient pas débourser plus que les 40 francs de la vignette actuelle, selon lui. Ce qui mettra le prix du kilomètre à 0,4-0,5 centime, sur la base des 9000 km effectués en Suisse chaque année par personne. Jürg Röthlisberger envisage un relevé mensuel, «mais il y a encore des incertitudes juridiques liées à la protection des données».
Faut-il justement avoir peur d'une surveillance à la Big Brother? Selon le patron de l'OFROU, cette crainte est sans fondement. Il cite l'exemple de l'assureur Axa Winterthur qui propose des réductions de prime à tous ceux qui acceptent d'embarquer un drive recorder. Et le système enregistre déjà la vitesse, la date, l'heure et le type de route.
Du coup, les radars vont-ils disparaître puisqu'ils seraient dès lors inutiles dans la mesure ou les futurs appareils pourraient contrôler la vitesse de chaque automobiliste? Jürg Röthlisberger admet que la chose est «techniquement envisageable», même s'il se dit «fermement opposé à une telle surveillance». Selon lui, le succès de l'introduction d'un tel système repose sur la confiance des gens envers les autorités. «Par conséquent, nous ne pouvons envisager de donner suite à cette question. »
Pour rappel, la ministre des Transports Doris Leuthard a présenté récemment le concept du «Mobility Pricing» qu'elle aimerait introduire en Suisse. Il s'agit de rendre plus cher certains trajets en train, mais aussi en voiture aux heures de pointe. Et inversement. Ceci afin de mieux répartir le trafic durant la journée.