Depuis quelques années, Triumph nous a habitué à la sortie de ses modèles en différentes versions. La Scrambler 1200 ne faisant pas exception à la règle, on a le choix entre la XC à CHF 15'040.- et la XE à CHF 16'140.-.
Si au premier abord les différences ne sautent pas aux yeux entre les deux modèles, elles sont toutefois assez nombreuses lorsqu’on se penche sur les fiches techniques.
Afin d‘augmenter la garde au sol pour la rendre encore plus apte à la conduite en tout-terrain, la XE possède un débattement supérieur de 50 mm à l’avant comme à l’arrière, une fourche de 47mm (contre 45mm sur le XC). Son bras oscillant en aluminium est rallongé de 32mm pour améliorer la stabilité, son guidon rehaussé de 10mm et plus large de 65mm. La pédale de frein arrière es réglable en hauteur. La hauteur de selle prend 30mm (870mm contre 840mm sur la XC). Des poignées chauffantes ainsi que des protèges poignées font également partie du paquet ainsi qu’un sixième mode de conduite (Enduro Pro) permettant de déclencher totalement l’ABS et le Traction Control. La version XE reçoit également le Cornering ABS et Cornering Traction Control en plus. Les coloris sont également différents entre les deux modèles. La XC est disponible en vert kaki ou noir et la XE en bleu ou en blanc.
Pour CHF 1'100.- de plus c’est une jolie liste d’option auxquelle on a droit au final.
C’est à Faro, au sud du Portugal que Triumph nous a convié pour un essai de deux jours. Je fais partie du groupe qui commence avec la journée tout-terrain. Le trajet en bus qui doit nous amener au parc off-road est hyper sinueux et je suis à deux doigts de poser une galette vers la fin du trajet. Je m’étais déjà préparé à l’éventualité de condamner la housse de mon casque, heureusement on est arrivé juste avant…
On se trouve dans un immense complexe entièrement dédié à la pratique du tout-terrain avec plusieurs circuits de cross, un circui de flat track et des centaines de kilomètres de pistes dans toute la région. Comme il a beaucoup plu la veille, c’est détrempé et très boueux.
Au vu des conditions, on me prête un équipement Triumph Goretex, plus adapté que ma combi cuir et je pars avec mes collègues de Moto Sport Swiss et Töff pour une première boucle au guidon d’une Scrambler XC.
La Scrambler ayant un système keyless, je garde la clé dans la poche et appuie sur le bouton pour mettre la moto sous tension. L’écran LCD s’allume et affiche une multitude d’informations. Il me faut quelques minutes pour comprendre comment fonctionne la navigation dans les menus au moyen du joystick à cinq positions du commodo gauche. J’enclenche le mode «Off-Road » qui possède sa cartographie ainsi que ses réglages ABS et Traction Control dédiés.
Enfin, je peux mettre en marche la bête. Broooaaauuhhh !!! Wow, quel son ! C’est grave et d’une virilité à vous faire pousser des poils dans le dos à chaque rotation de la poignée de gaz ! J’ai déjà la banane avant même le premier tour de roue !
On part directement debout sur les cale-pieds. Ceux-ci son suffisamment larges pour avoir un bon appui et la forme ergonomique du réservoir ne gêne pas les genoux. Je me sens immédiatement à l’aise avec le large guidon typé « trail ».
Notre guide nous amène sur de jolies pistes de terre, certaines sont un peu boueuses et même sableuses. Les Pirelli Scorpio Rally ont un excellent grip et le contrôle de traction, veille à filtrer les excès d’optimisme, parce qu’avec 110 Nm de couple, il y a largement de quoi perdre l’arrière. D’ailleurs on ne se gêne pas à donner de gros coup de gaz à chaque accélération. Quel couple ! C’est énorme. Moi qui roule principalement sur des monos, je suis bluffé par la souplesse de ce moulin. On peut sans problème descendre à 2’000tr/min, voir même un peu plus bas et repartir tranquillement sur le filet de gaz sans à-coups.
La prise en main est facile et son poids (205kg à sec) ne se fait pas ressentir sur ce type de pistes roulantes. Ce n’est que plus tard, lors d’une session photo que je réalisé qu’elle n’est quand même pas si légère lorsqu’il faut faire demi-tour sur un chemin en monté d’autant plus que le rayon de braquage ne me permettant pas de faire la manœuvre en une fois…
C’est d’ailleurs lors des sessions photos que je me rends compte du seul vrai défaut de la Scrambler. A l’arrêt et à basse vitesse, l’échappement dégage énormément de chaleur et a tôt fait de rôtir votre cuisse droite. Avec une température de 16°C, ce n’est pas encore vraiment gênant, mais j’imagine qu’en plein été lorsqu’il fait plus de 30°C et que vous êtes coincé en ville, ça peut devenir vraiment désagréable.
Après le repas de midi et un interlude sur un circuit de Flat Track où je réalise que c’est beaucoup plus difficile que ça en a l’air, on repart pour un plus grand tour.
Cette fois, je suis au guidon de la XE. Les 30mm d’hauteur de selle supplémentaires se ressentent immédiatement à l’arrêt car je ne peux plus poser complètement les pieds au sol. Pour ma taille (1.82m), c’est encore acceptable, mais si vous faites moins d’1m80m, je pense que la XC est mieux adaptée avec ses 840mm de hauteur de selle.
Le guidon surélevé de 10mm, c’est un avantage pour les grands en conduite debout. Contrairement à ce que Triumph nous a dit, on ne remarque pas de différence de largeur de guidon, et mon collègue Tobias va jusqu’à le mesurer pour en être certain. Quand au débattement supplémentaire ainsi que le bras oscillant rallongé, je ne peux décemment pas vous dire que j’ai ressenti une grande différence. Les pistes sur lesquelles nous avons roulé étant surtout de terre et relativement roulantes, ce n’est pas ici que je profiterais vraiment de ces 50mm de débattement supplémentaires.
Aussi bien la XC que la XE sont tout à fait aptes à faire des escapades tout-terrain et d’ailleurs, je trouve la Scrambler plus fun et plus facile à emmener que les Tiger à qui elle peut d’ailleurs faire de l’ombre.
Elle est tout à fait apte à participer à des sorties tout-terrain pour trails comme celles organisées par Cocoricorando (Vercingétorix ou Cathare Moto Trail). Personnellement, je n’aurais pas d’appréhensions à faire le Hard Alpi Tour à son guidon.