Tellement de plaisir que nous décidons de mettre le cap sur la Forêt-Noire voisine. De Morat aux crêtes du Jura, de sorte à contourner le barbant ruban autoroutier, la Supersport virevolte, tambourine et martyrise l’asphalte comme la gomme de son pneu arrière. Au freinage, c’est le pneu avant qui souffre sous la puissance parfaitement dosable des puissants freins Brembo. A vrai dire, il n’a pas fallu attendre de découdre avec les virolets de la Forêt-Noire pour apprécier ses qualités.
Son twin n’est peut-être pas le plus expressif de sa catégorie, mais il est pleinement exploitable, de 3’000tr/min à la zone rouge. En-dessus de 6’000tr/min, il change de visage, laisse la docilité des mi-régimes de côté et délivre toute sa puissance dans le vacarme percutant typique des motos italiennes. Loin du ronron des Japonaises, les Européennes, plus encore les Italiennes, semblent faire fi des normes d’émissions sonores. Toutefois, la Supersport ne fait pas dans la démesure et assure une prestation mélodieuse très agréable. Au-delà de cela, les performances sont au rendez-vous. Le compteur s’affole avant même que nous l’ayons remarqué, la faute à une position de conduite engagée, à l’excellence du châssis et des suspensions « de base » (par opposition à l’ensemble Öhlins de la Supersport S) et à l’efficacité de son bouilleur.
Près de 500 kilomètres en une journée n’auront pas suffi à provoquer des douleurs aux poignets ou au fessier. La Supersport confirme son cahier des charges, soit d’être une moto polyvalente et efficace. Confortable et performante, sans entrer dans l’excès de l’un ou l’autre des domaines, elle convainc.
Et si la balade devait se poursuivre, Ducati propose une paire de valises semi-rigides d’un volume volume juste suffisant pour emporter les sous-vêtements et les effets de toilettes. Madame devra se contenter de la trousse de maquillage « restreinte » et faire l’impasse sur l’assortiment de souliers. En parlant de la passagère, il n’est pas inconfortable de prendre place derrière le pilote. Ce n’est pas le luxe, mais c’est déjà largement plus agréable que sur les autres modèles du catalogue de Borgo Panigale, outre la Multistrada, naturellement.
Près de 1’500 kilomètres parcourus au guidon de cette Italienne et autant de bons moments. La Ducati Supersport est une moto très agréable et finalement attachante. Alors que l’on pestait contre ses défauts en début d’article, on se retrouve à l’aimer plus que de raison.
Si tu aimes son look et ce concept de moto sportive abordable, tant en termes de confort, de performances et de prix, nous te conseillons vivement de prendre rendez-vous pour une course d’essai chez un concessionnaire Ducati !