Et hop c’est parti ! Les poignées et les leviers sont faits pour les mains « d’homme », l’embrayage est facile à manipuler en regard du couple « camionesque » à gérer et permet de démarrer quasiment sur le ralenti. La position des pieds est appelée médiane par Harley-Davidson, soit ni trop en avant, ce qui péjorerait les plus petits, et ni trop en arrière ce qui ferait que les grands auraient le genou droit qui viendrait buter dans le cornet d’admission.
J’ai trouvé le guidon très bien placé, pas trop haut et juste assez large pour me permettre de le braquer à fond sans avoir à me contorsionner.
Malgré sa longueur, la Low Rider est facile à emmener et permet de tourner dans les petits coins, voire de faire un demi-tour sur route, sans que celle-ci ne bascule vers l’intérieur de la courbe, le poids placé très bas doit certainement aider à cela.
D’ailleurs la maniabilité en générale est assez bluffante vu la taille, la Low Rider S fait 2m39 de long et également en regard du poids ! Le constructeur a bien fait de ne pas céder à la tentation de doter sa moto d’un pneu arrière trop large, ce qui aurait grévé l’agilité. Là, la HD s’emmène sans problème sur les routes de campagne sinueuses en se balançant d’une courbe à l’autre sans effort.
Ma moto ne comptait que quelques centaines de kilomètres, et bien que la boîte de vitesse ne soit pas complètement rodée, elle fonctionnait sans peine, le passage des rapports s’accompagnant seulement d’un bon « clonck » signifiant que le rapport était bien engagé.
Ma plus grande surprise viendra du freinage, bien que le responsable de la concession Harley de Plan-les-Ouates, où chaque fan de la marque trouvera son bonheur, m’ait dit de faire attention car c’est le point sur lequel je devrais faire le plus attention étant habitué aux sportives ou aux roadsters et bien c’est par sa qualité que j’ai été surpris.
Nul besoin de tirer comme un sourd sur le frein avant pour arrêter les 305kg tous pleins faits de la bête. L’attaque au levier est assez franche et lorsqu’on la conjugue avec une pression sur le frein arrière, vu le peu de transfert des masses, on obtient un freinage franc et des plus efficaces ! On comprend le choix d’un disque de 300mm à l’arrière, cela permettra une sacrée endurance avant de le faire surchauffer.
Classe « S » oblige, les suspensions sont du haut de gamme sur la Low Rider et elles gomment efficacement les défauts de la route tout en préservant vos vertèbres. Après une balade de plusieurs heures nul mal de dos et mon fessier aura été choyé par la selle confortable.
Mais en balade le must reste le moteur ! Le Twin Cam 110 délivrant son lot de sensations. Nul besoin de tirer les rapports, il n’est pas conçu pour cela. Il suffit de cruiser entre 1’500 et 4’000tr/mn pour en tirer la quintessence et avoir des frissons qui remontent le long de la colonne vertébrale tant en raison de la bande son que de l’accélération ressentie.
D’ailleurs pour peu que la chaussée soit un peu humide, avec une accélération franche sur les 3 premiers rapports, vous partirez dans un drift qui restera facilement gérable tant que les 2 roues resteront bien alignées. Et même sur le sec, en étant un peu généreux sur le gaz, il est courant d’entendre le pneu arrière couiner et laisser une trace de gomme sur le bitume. Généreux le 1’801cc on vous dit !
Par contre, une fois de retour en ville, on se rend compte des calories développées par le big twin… on se trouve avec un véritable four entre les jambes. Je me serai d’ailleurs brulé quelques fois le mollet droit sur les tubulures d’échappement à peine protégées.
Pour ce qui est des détails, j'ai apprécié la clé codée qui permet de s'assoir sur la moto et d'appuyer sur le contacteur pour entendre un blip qui signale que les deux grosses gamelles sont prêtes à être lancées. Par contre, le verrouillage sur la colonne de direction par une classique clé est moins pratique car du coup il faut quand même la sortir de la poche...
Alors que vaut la Harley-Davidson Low Rider S ? Pour vous donner une indication, pour moi dont c’était une première sur ce type de moto, ça a été une magnifique expérience et je dois dire que je craquerais volontiers pour ce type d’engin.
Son moteur extraordinaire, ses freins plus que corrects et son confort permettent de rouler encore et encore en prenant un panard monstrueux au rythme des pistons et de la bande son, homologuée, des échappements, ce sans avoir (trop…) peur pour son bleu.
En plus, la Low Rider S est une vraie moto valorisante, les gens vous regardent passer, viennent vous parler pour vous demander le modèle, la cylindrée.
Dans les moins, je mettrais la selle monoplace, la HD est une moto d’égoïste et vous en profiterez en solo. La béquille fait également partie des choses dont je ne me serais pas tout à fait habitué.
Quant à son prix, il est à la hauteur de la qualité et de la rareté de l’objet, la Low Rider S n’a pas la vocation à être une moto de grande production et c’est presque tant mieux, les beaux objets doivent être rares.
Je retiendrais également de cette Harley l'attraction qu'elle déclenche. J'en veux pour preuve le nombre de personne qui m'ont demandé à pouvoir poser leur fessier dessus pour ressentir le couple énooooooorme du moteur, mais chuuuuuuut j'ai promis de taire les noms...