Sur le dessus du phare a pris place un ODB (ndlr : ordinateur de bord) numérique regroupant toutes les informations nécessaires sous la forme réduite qu'occupait alors un unique compte-tours. Un bargraphe sur deux tiers du tour du compteur indique le régime moteur alors que la vitesse occupe la partie centrale. Toute la partie supérieure indique l'odomètre, deux trips partiels et la température extérieure.
Un témoin indique que la béquille est déployée mais il n'y a pas d'indication de l'autonomie si ce n'est une LED pour la réserve. Il faudra se servir d'un trip pour surveiller son niveau de carburant.
La trappe à essence est un bel exemple du look néo-rétro de la Scrambler. Le clapet pour découvrir la serrure s'ouvrant vers l'avant pour faire basculer le bouchon vers l'arrière est plutôt joli. Tout le contraire des rétroviseurs modernes et que je rêvais de faire sauter au profit du minimum autorisé, soit un petit embout de guidon à gauche. La Full Throttle gagnerait encore un peu en caractère.
En prenant la Scrambler, je ne savais pas trop à quoi m'attendre. Il m'était déjà arrivé de conduire une Triumph Bonneville qui devrait être semblable. Mais depuis le temps, je n'ai plus qu'un vague souvenir d'elle. La première fois que je conduisais une Scrambler, c'était juste vingt minutes sur une Icon à une étape de Red Truck Tour, autrement dit, pas grand chose !
Je grimpe sur la Full Throttle pour aller faire un premier tour à côté de chez moi. La facilité de cette moto saute aux yeux. Il suffit de quelques tours de roue pour comprendre que n'importe qui peut se mettre en tête de faire de la moto avec une Scrambler.
La commande d'embrayage à câble est très progressive mais manque un peu de précision. J'aurais aimé y trouver la commande hydraulique habituelle de Ducati, mais pour sa moto d'entrée de gamme, Ducati a fait la chasse aux dépenses inutiles.
La maniabilité est exemplaire, se faufiller en ville est un jeu d'enfant. Même avec le guidon bas qui n'est pas plus large pour autant, j'ai un très bon feeling de la grande roue avant. Les poignées en caoutchouc ont des reliefs comme celles d'une moto de cross, c'est plutôt agréable et tiennent très bien en main. On a juste envie d'y mettre des brides en fil de fer pour faire plus vrai.
A chaque arrêt, je prends un malin plaisir à faire pétarader le Termi, les gens autour doivent me prendre pour un fou, mais ces petits retours sonores deviennent addictifs. Au feu vert, les 75cv propulsent rapidement la Scrambler à une vitesse urbaine. Il n'y a qu'en lâchant brusquement l'embrayage que vous pourriez être pris en défaut.
Passons du déplacement utile à l'usage récréatif, car oui si je prends une Scrambler c'est pas juste pour aller bosser, mais aussi pour aller faire le zouave sur les routes de campagne. Dans ce domaine, la Full Throttle est parfaitement compétente. Sur un enchaînement sinueux, même à bon rythme, elle fait démonstration de son agilité.
La Scrambler aime aussi les courbes rapides, mais là, la direction se fait plus approximative. Même constat en épingle, j'ai l'impression que si je ne tenais pas le guidon la roue deviendrait folle. En fait, la moto aime pas trop prendre de l'angle, même si elle peut en prendre pas mal; ce n'est pas non plus son rôle. Avaler des kilomètres, elle sait faire, et si vous avez un doute quant au tube d'échappement qui passe à côté de votre jambe droite, dites-vous que je n'ai pas été gêné. Il n'y a qu'aux arrêts prolongés qu'on sent la chaleur dégagée.
Selon ma description plus haut, je trouve l'équipement de freinage un peu léger. A l'usage mon impression se confirme car la poignée manque de mordant. Le système est endurant et finira par arrêter la moto, mais un doigt ne suffira pas à presser sur le levier.