Le train avant est vif, tellement que je lui aurais voulu un amortisseur de direction pour le stabiliser à haute vitesse. Dans les successions de petits virages, la Z1000 est royale et virevolte sans difficulté avec une extrême précision. Je suis maître à bord et la Z1000 répond au doigt et à l’oeil ! J’éprouve un grand plaisir à piloter cette machine, tant les sensations distillées sont importantes. A un tel point que trois confrères et moi avons prolongé l’essai par un enchaînement de cinquante kilomètres de virages... c’est dire !
Outre une partie-cycle au top, le moteur et son environnement immédiat (admission et échappement) contribuent à ce plaisir de pilotage. La Z1000 est dotée d’un quatre-cylindres en ligne très vivant et expressif. Très coupleux à bas et mi-régimes (111Nm à 7’300tr/min), il ne rechigne pas à vous catapulter à chaque sortie de virage. Très puissant à l’approche de la zone rouge (142cv à 10’000tr/min), il fait preuve d’une excellente allonge. De velouté sous les 6’000tr/min, il devient rageur au-delà. Il n’est pas issu du bloc de la supersportive ZX-10R mais porte la même marque de fabrique et l’esprit Kawa’ si typique. Les concepteurs de la Z1000 ont beau parler de philosophie Sugomi... je pense plutôt que Kawasaki a réussi à mettre un nom à l’esprit "vert" véhiculé par les Ninja (supersportives de la marque) et les roadsters Z.
A la vue de ces chiffres évocateurs de performances, nombreux pourraient s’inquiéter de l’absence d’un contrôle électronique de la traction, système très en vogue sur les modèles à vocation sportive et touring. Dire que ce système serait inutile sur la Z1000 est aberrant et à contre-courant. Cependant, je dois avouer qu’à aucun moment la motricité a été mise en défaut, et pourtant, je n’y suis pas allé avec le dos de la cuillère, si vous me permettez l’expression. Il faut aussi dire que le boudin de 190 à l’arrière n’y est sans doute pas pour rien... Pour justifier la présence d’un contrôle de traction, il faut que la moto soit très puissante et/ou ait une vocation touring.
De cette Kawasaki Z1000 millésime 2014, je retiens un sentiment d’homogénéité. Elle est issue d’une philosophie et son caractère tout entier s’en inspire. Brutale et sportive à souhait, mais également douce et agréable en conduite plus coulée, elle montre plusieurs facettes. Sur route ouverte, la Z1000 est une machine à sensations à consommer sans modération ! Le but est atteint.